(Bonjour à tous! :) Aujourd'hui j'inaugure un nouveau concept sur le blog! Dans la section "la Bibliothèque du Zeppelin" dans les onglets, vous pourrez accéder à des critiques littéraires écrites par mes soins, avec à chaque fois une illustration de couverture que j'aurai réalisé. Voici la toute première! :) )
Je ne suis pas particulièrement féru de science fiction, malgré toute la bonne volonté que j'ai mise pour lire les classiques. Je me suis acharné car après tout, ce genre a tout pour me plaire. J'ai commencé Fondation et Robots de Asimov, je n'ai jamais pu les finir. J'ai bien lu 3 ou 4 tomes de la série Dune de Frank Herbert mais je n'ai jamais poursuivi. L'univers me fascinait, mais il me manquait quelque chose, tout comme chez Asimov. Un peu plus de limpidité peut être, dans le choix des termes, un peu plus de poésie dans le style, d'ambiances. Je suis le premier à défendre Dune et l'adaptation de Lynch pour leur univers, mais j'avoue que sur le style de Franck Herbert, j'ai du mal à en caser une... Ces auteurs étant considérés comme des maîtres en la matière, j'ai fini par admettre que la littérature de science-fiction n'était pas faite pour moi. Jusqu'à ce que je m'y intéresse à nouveau récemment après la lecture de Niourk de Stefan Wul.
Il y avait déjà bien longtemps que je connaissais Stefan Wul comme un auteur phare de la Science Fiction Française. Pourtant il m'a fallu quelques années avant de me lancer dans la lecture de son œuvre. C'est souvent comme ça, il faut parfois du temps pour qu'une bonne idée germe.
Je ne suis pas particulièrement féru de science fiction, malgré toute la bonne volonté que j'ai mise pour lire les classiques. Je me suis acharné car après tout, ce genre a tout pour me plaire. J'ai commencé Fondation et Robots de Asimov, je n'ai jamais pu les finir. J'ai bien lu 3 ou 4 tomes de la série Dune de Frank Herbert mais je n'ai jamais poursuivi. L'univers me fascinait, mais il me manquait quelque chose, tout comme chez Asimov. Un peu plus de limpidité peut être, dans le choix des termes, un peu plus de poésie dans le style, d'ambiances. Je suis le premier à défendre Dune et l'adaptation de Lynch pour leur univers, mais j'avoue que sur le style de Franck Herbert, j'ai du mal à en caser une... Ces auteurs étant considérés comme des maîtres en la matière, j'ai fini par admettre que la littérature de science-fiction n'était pas faite pour moi. Jusqu'à ce que je m'y intéresse à nouveau récemment après la lecture de Niourk de Stefan Wul.
Il y avait déjà bien longtemps que je connaissais Stefan Wul comme un auteur phare de la Science Fiction Française. Pourtant il m'a fallu quelques années avant de me lancer dans la lecture de son œuvre. C'est souvent comme ça, il faut parfois du temps pour qu'une bonne idée germe.
Je l'avais découvert par pur hasard en
traînant une après midi dans une librairie de bandes dessinées, où
je suis tombé sur l'adaptation d'Olivier Vatine de l'oeuvre la plus
connue de cet auteur : Niourk, dont j'aimerais parler dans le
présent billet. Pourtant, la bd n'avait pas grand chose pour me
plaire : le style de dessin me semblait très classique. Mais il
était aussi synthétique, terriblement efficace dans ses
compositions. J'ai acheté la bd, en n'étant pas sûr qu'elle me
plairait. Je l'ai encore aujourd'hui, et elle reste un souvenir
agréable de lecture.
Pourtant, malgré son univers convaincant et la justesse de sa narration, je sentais qu'il manquait quelque chose... Cette bd était la partie émergée de l'iceberg, ne donnant qu'un aperçu de la profondeur du récit qui l'avait inspirée.
Pourtant, malgré son univers convaincant et la justesse de sa narration, je sentais qu'il manquait quelque chose... Cette bd était la partie émergée de l'iceberg, ne donnant qu'un aperçu de la profondeur du récit qui l'avait inspirée.
Et un soir où j'étais dans les rues
parisiennes je suis tombé sur un tas de livres abandonnés sur le
trottoir, au milieu des déchets. Evidemment, en bon rat de
bibliothèque, j'ai fouillé. Et parmi toute une liste de livres
traduits en langues inconnues, d'essais littéraires dont le titre
inspire déjà le suicide, il y avait... Niourk. Avec une
illustration d'Enki Bilal, du temps où l'encrage ne l'emmerdait pas
encore. Et à l'intérieur des illustrations très scolaires mais
bienvenues de Victor de la Fuente, auteur de bd reconnu en son temps
et complètement tombé dans l'oubli aujourd'hui. Ce livre a bien
traîné deux ans sur mes étagères avant que je ne me décide à
l'emporter en voyage, peu convaincu que j'en viendrai à bout.
Et pourtant j'en suis là
aujourd'hui... Je pense que ce livre était fait pour moi et qu'il a
croisé la route de mes lectures au bon moment.
Niourk est un roman accessible à tout âge, il se lit très facilement, mais il n'en est pas moins riche dans l'évocation de son univers et son style ni moins sérieux dans les thèmes qu'il aborde.
De Niourk, je retiens un monde âpre,
résultat des négligences écologiques de l'Homme, où celui-ci,
revenu à un stade primaire, précipité dans ses premiers âges, ne
peut que tenter de survivre comme une bête inculte, désorganisée,
et sans mémoire du passé. En effet, qui dans la tribu, se souvient
de ce qui a asséché les océans ? De qui a construit les
grands temples de béton à la surface devenue montagne ? De la
naissance des Monstres octopodes, qui semblent être là depuis aussi
longtemps que les fauves ou les oiseaux existent ?
Niourk c'est d'abord ça, une humanité
déchue des sommets vers les profondeurs des océans asséchés, et
qui peine à retrouver sa place au sommet de la chaîne alimentaire.
Le savoir étant plus que jamais source de pouvoir, certains comme le
Vieux le gardent jalousement, et ainsi se perd la mémoire des temps
anciens, ainsi s'installent la peur, puis les superstitions face à
un monde où personne n'est plus aussi vieux que le Vieux pour
comprendre.
Ainsi, New York devient Niourk, la
ville des Dieux.
Car c'est de cela qu'il est question :
si fin il y a pour notre espèce, sera-t-elle définitive ?
Dans Niourk, « Dieu » selon
les Vénusiens, n'est qu'une superstition rudimentaire de l'homo
sapiens face à l'inconnu. Mais ce que l'on apprend de l'enfant noir,
c'est que si l'on supprime Dieu, il faudra toujours mettre quelque
chose à la place. Et ce quelque chose ne peut être vrai et
pleinement entrevu que par le biais de la connaissance. Dans Niourk,
il est question de pouvoirs incroyables, de l'homme pouvant acquérir
la maîtrise totale des forces de l'Univers. Mais si un jour nous
atteignons ce pouvoir, que pourrions nous en faire ? Ne nous
mettrions pas nous mêmes à la place de Dieu ? Cette
perspective est terrifiante, mais Stefan Wul la résout avec
simplicité et subtilité. Je vous laisse à la lecture du livre pour
découvrir ce qu'il en est !
J'espère vous avoir donné l'envie de
vous intéresser à l'oeuvre extraordinaire de Stefan Wul. N'étant
pas scientifique, il n'était pas destiné à la science-fiction. Et
pourtant il a accouché d'une dizaine de romans, tous des classiques
incontournables du genre, qui ont inspiré à la fois des
illustrateurs et des réalisateurs de cinéma : OMS en série,
son cinquième roman, fut adapté en film d'animation par René
Laloux sous le titre « la Planète Sauvage » en 1973.
Je vous souhaite à tous de vivre,
selon les mots de l'enfant noir, « la seule vie qui vaille la
peine d'être vécue ».
Et le petit bonus musical pour la tradition :)
Et le petit bonus musical pour la tradition :)